« Nous avons perdu une grande partie de la diversité alimentaire cultivée autour des villages en Corse, et vivons dans une société dans laquelle les fruits et légumes sont produits de manière concentrée et redirigés par des circuits longs, ce qui nous rend moins résilients face aux enjeux futurs ». C’est en partant de ce constat que Caroline Massoni a souhaité créer son association Paese d’Avvene, il y a tout juste deux ans.
« Paese d’Avvene est née avec le constat que les gens ont perdu le lien à la nature et à la terre », déplore la jeune femme en poursuivant : « Pourtant, il y a possibilité d’améliorer notre autonomie alimentaire, notamment avec tout ce qu’on peut cultiver et cueillir dans la nature. Et puis il y a aussi le côté bien-être qui m’a motivé. Au quotidien, on est tous à 100 à l’heure, déconnectés des réalités. Et pour se recentrer, il n’y a rien de mieux que de se reconnecter à la terre ».
Dans cette optique, cette biologiste de formation, maman de deux enfants, n’a pas hésité à se retrousser les manches pour faire bouger les choses. Depuis la région bastiaise, elle entend ainsi promouvoir le jardinage et la découverte de la biodiversité en Corse comme « outils de reconnexion à la nature, d’autonomie alimentaire et de création de liens sociaux». « L’objectif c’est de sensibiliser les gens, de leur faire prendre conscience de l’effondrement qui arrive et de les pousser à agir », appuie-t-elle.
Des actions pour les scolaires…
Pour ce faire, son association intervient tout d’abord auprès des scolaires au travers des jardins pédagogiques dans des écoles de Furiani, Biguglia et Santa Maria di Lota.
« On plante quelques pommes de terre, des petits pois, des fèves, ou encore des courges. Le but c’est de travailler avec ces espèces rustiques comme supports pédagogiques », explique la présidente de Paese d’Avvenne, « Avec les maternelles, on travaille par exemple beaucoup sur le vocabulaire, tandis qu’avec les primaires, on s’intéresse plus aux notions de développement durable, de pesticides, d’animaux de sol ou encore d’engrais verts ».
…Mais aussi pour le grand public
Plus loin que ses actions auprès des enfants, au quotidien, Paese d’Avvene intervient également auprès du grand public. « Nous proposons des ateliers d’agro-écologie, de lacto-fermentation, on apprend aux gens à faire leur jardin dans le respect de l’environnement », détaille Caroline Massoni, « On a aussi acheté un moulin à farine pour montrer que l’on peut cultiver quelques céréales et faire des tests chez soi. Grâce à Demeures Corses, qui nous laisse un accès à son jardin d’entreprise, on a aussi un lieu d’accueil où on organise des ateliers de découverte des plantes sauvages comestibles ».
Depuis 3 ans, Paese d’Avvene anime aussi le jardin partagé « l’Ortu da vene » à Lucciana. « Aujourd’hui une douzaine de personnes participent à ce jardin », sourit Caroline Massoni, en précisant que la propriétaire de ce terrain de 800m2, Anne Papalia, est elle-même très impliquée dans le fonctionnement ce lieu où la permaculture est désormais privilégiée.
Vers la restauration de vergers anciens
Des activités déjà nombreuses pour cette jeune association impulsée par la belle énergie de sa présidente. Mais Paese d’Avvene fourmille de projets et ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. « Nous avons aussi lancé des chantiers pour la restauration de vergers anciens en Castagniccia et du côté de Talasani », dévoile Caroline Massoni. « L’autonomie alimentaire passe déjà par les plantes sauvages et les fruitiers qui font partie des éléments essentiels. J’avais envie de donner un coup de pouce aux maraîchers et aux gens qui travaillent pour notre autonomie. Dans l’avenir, j’aimerais aussi aider des agriculteurs à faire leurs semis. En échange, les bénévoles de l’association pourraient par exemple repartir eux-mêmes avec quelques semis », glisse-t-elle.
Paese d’Avvene est à la recherche de toutes les bonnes volontés qui souhaiteraient l’aider dans son développement. Vous pouvez contacter l’association depuis son site internet https://paesedavvene.wixsite.com/paesedavvene ou par le biais de sa page Facebook https://www.facebook.com/paesedavvene/