Très attendu et réclamé de longue date par les associations, le congé « proche aidant » permet d’être soutenu financièrement lorsque l’on fait le choix de s’engager aux côtés d’un proche.
Dès le 1er octobre, tous les aidants, salariés du secteur privé, indépendants, fonctionnaires et demandeurs d’emplois auront désormais la possibilité de prendre des congés rémunérés.
Cette nouvelle disposition est particulièrement importante pour la Corse puisque la solidarité familiale s’y exerce encore avec beaucoup de force. Nombre de familles font en effet le choix du maintien à domicile avec les difficultés que cela entraine souvent, tant au niveau de la vie personnelle que professionnelle.
Ce nouveau congé concernera les personnes qui présentent un handicap ou une perte d’autonomie d’une gravité particulière (dépendance, maladie chronique ou de longue durée). Le Ministère délégué chargé de l’Autonomie indique, à titre d’exemple, que sont considérés comme des proches, « une personne avec laquelle la personne en perte d’autonomie vit en couple, son ascendant, son descendant, le parent de l’enfant dont il assume la charge (au sens des prestations familiales), une personne âgée ou handicapée avec laquelle il réside ou avec laquelle il entretient des liens étroits et stables, à qui il vient en aide de manière régulière et fréquente ».
Il convient que l’aidant intervienne à titre non professionnel pour accomplir tout ou partie des actes ou des activités de la vie quotidienne.
Reconnaissance du rôle majeur des aidants
Dans le droit fil des recommandations formulées dans le cadre de la concertation sur le grand âge et le handicap lancée en 2018, ce congé vise à permettre la reconnaissance du rôle majeur des aidants dans la prévention de la perte d’autonomie. Cette mesure constitue également une avancée vers une société plus solidaire et plus inclusive.
Le congé de « proche aidant » est toutefois fixé à une durée maximale, soit par convention ou accord de branche ou, à défaut, par convention ou accord collectif d’entreprise, soit en l’absence de dispositions conventionnelles à 3 mois. Le congé peut en revanche être renouvelé, jusqu’à un an sur l’ensemble de la carrière du salarié.
Le montant de cette allocation est fixé à 43,83 € par jour pour les personnes vivant en couple et 52,08 € par jour pour une personne seule. Elle sera versée par les caisses d’allocations familiales (CAF) et les caisses de la mutualité sociale agricole (MSA).
Le soutien aux invisibles
En rappelant que ce nouveau droit matérialisera un soutien de l’Etat à 8 à 11 millions d’aidants, Brigitte Bourguignon, Ministre déléguée auprès du ministre des solidarités et de la santé, chargée de l’autonomie, indique sa fierté d’agir au service des invisibles qui sont « les acteurs de première ligne de la solidarité. Ceux qui, au quotidien, ont fait le choix s’occuper de leur mère âgée, de leur conjoint ou de leur enfant en situation de handicap. Pour qu’ils n’aient plus à choisir entre leur santé et leur engagement, ce répit de plusieurs mois leur permettra de se consacrer à leur proche sans sacrifier leur vie professionnelle et sociale ». Elle précise toutefois, qu’il n’est qu’« un des moyens de soutenir ces aidants qui ont besoin aussi d’informations claires, d’accompagnement, de répit ». C’est l’objet de la réponse globale qu’elle annonce vouloir consolider au sein du projet de loi autonomie qu’elle présentera dans les prochains mois. A suivre donc.