Ce samedi 17 octobre, la Coordination inter-associative de Lutte contre l’Exclusion (CLE) organise un débat à partir de 16h30 à l’Espace Diamant d’Ajaccio.
À l’occasion de la journée mondiale du refus de la misère, de nombreux spécialistes viendront apporter leur éclairage sur la question « De quelle manière le développement durable peut-il contribuer à réduire la pauvreté ? ». Germaine Bourdais, la déléguée du Secours Catholique de Corse, une des associations de la CLE, nous explique les raisons du choix de cette thématique.
Pourquoi avoir choisi le thème « Développement durable et pauvreté » ?
Il nous semblait qu’il était d’actualité dans la mesure où nous, à l’interne de la CLE, nous étions plusieurs associations à réfléchir sur cette question du développement durable. Et puis surtout, l’actualité autour de nous nous interpelle sur ces questions là. Du coup, nous avions envie d’être sur la question du développement durable, parce que cela concerne bien sûr notre environnement, mais aussi les êtres humains. Et puis nous étions interpellés par rapport au fait que lorsque l’on parle développement durable, écologie, ect, il s’agit aussi de personnes qui ont certains moyens, qui peuvent par exemple se permettre de se payer des produits bios, d’isoler leur domicile, ou encore de se payer des voitures plus écologiques. Et donc qu’en est-il de place des plus pauvres dans cette évolution et dans cette prise en compte de la question du développement durable ?
Justement, comment s’inscrivent les plus précaires dans ce développement durable aujourd’hui ?
J’ai envie de dire qu’ils sont presque meilleurs que nous sur certains points ! Ce ne sont pas eux qui polluent avec leurs voitures, et souvent ils utilisent les transports en commun. Après effectivement, pour tout ce qui est qualité d’alimentation, ce sont peut-être ceux qui sont le plus pénalisés, parce que comme ils ont des petits moyens ils achètent la nourriture la moins chère et donc, ce n’est pas forcément celle qui est de meilleure qualité. Souvent ce sont eux qui ont les restes de ce qu’on n’utilise pas. Donc c’est vrai que sur les questions d’alimentation, ce sont ceux qui sont le moins favorisés, mais par manque de moyens, et non par souci de l’environnement. Et puis, comme ce sont des personnes qui ont de petits revenus, ils utilisent tout ce qui est recyclerie, boutique solidaire, c’est-à-dire des vêtements et objets qui sont recyclés et ont une seconde vie. Donc dans leur quotidien, par obligation, ils sont peut-être un peu plus impliqués dans ces questions d’écologie que les citoyens lambda sur certains points. Et puis sur d’autres points, ils sont surtout ceux qui sont le plus pénalisés car leurs moyens ne leur permettent pas.
Et les associations de la CLE, comment prennent-elles en considération cette question du développement durable?
En tant qu’associations, nous sommes sensibles à cette question dans notre quotidien. Aussi bien dans la récupération des vêtements, dans des ateliers où on donne une deuxième vie à un certain nombre de choses, ou encore dans les recycleries. Nous sommes sensibles et mobilisés autour de cette question et on tente de trouver des actions dans notre quotidien. Mais on ne sent pas forcément qu’il y a une volonté politique autour de cette question ou surtout des actions fortes autour de cela. Pourtant il nous semble que cela est important aujourd’hui. Le colloque que nous organisons va dans ce sens. Il nous paraît essentiel de sensibiliser autour de cette question et d’obliger chacun à réfléchir et à prendre cette question à bras le corps, non pas seulement au niveau du discours, mais aussi au niveau des actes.